Le modèle de DLTH se fonde sur les études, principes et outils ci-après.
1. La règle des dix ans
Des études ont démontré que peu importe le sport, les athlètes doivent s’entraîner pendant au moins dix ans, ou 10 000 heures, pour atteindre le niveau de l’élite. Bien que le modèle de DLTH fasse la promotion du bien-être physique de base pour un large éventail de participants au hockey sur gazon, quels que soient leurs niveaux d’habileté ou leur handicap, il applique également la règle des dix ans pour répondre aux besoins à long terme des joueurs qui visent l’excellence lors des épreuves de la Coupe du monde ou des Jeux olympiques.
2. Les fondements
Tous les sports reposent sur la maîtrise des fondements du mouvement et des habiletés sportives de base. Les fondements du mouvement comprennent notamment l’agilité, l’équilibre et la coordination, tandis que les habiletés sportives de base peuvent consister à courir, à sauter, à lancer, à botter, à attraper et à dribbler. Des études ont démontré que les enfants peuvent exceller dans une vaste gamme de sports lorsqu’ils acquièrent le « savoir-faire physique » qui se rattache à ces habiletés de base avant la poussée de croissance de l’adolescence, et qu’ils sont aussi plus enclins à goûter à la satisfaction de faire de l’activité physique tout au long de leur vie.
3. La spécialisation
Dans certains sports, p. ex., la gymnastique et le patinage artistique, la « spécialisation hâtive » est requise pour produire des performances d’élite; à d’autres moments, notamment dans les sports d’équipe, la performance des athlètes est rehaussée par une « spécialisation tardive ». Le hockey sur gazon est un sport à spécialisation tardive et, par conséquent, il fait appel à diverses composantes du système sportif (écoles, centres de loisirs, autres sports) pour favoriser l’acquisition du savoir-faire physique lors du stade S’amuser grâce au sport et le développement de la vitesse et de la flexibilité à l’adolescence. Le DLTH déconseille fortement la spécialisation hâtive dans le hockey sur gazon (p. ex., avant l’âge de 10 ans) car une spécialisation précoce tend à causer un déséquilibre du développement physique, des blessures dues au surentraînement, un épuisement prématuré et une maîtrise insuffisante des fondements du mouvement et des habiletés sportives.
4. Le stade de développement
Du début de l’enfance jusqu’à l’adolescence, tout le monde passe par les mêmes stades de développement; toutefois, le moment où survient le développement, la vitesse à laquelle celui-ci se produit et la profondeur de ses résultats varient selon la personne. Ce concept se définit comme la différence entre l’âge chronologique et le stade de développement. Deux enfants peuvent avoir le même âge chronologique (p. ex., 11 ans) alors que leur stade de développement peut présenter un écart de quatre à cinq ans. Dans le cadre du DLTH, les entraîneurs et les administrateurs sont invités à tenir compte du stade de développement lorsqu’ils élaborent les programmes et sélectionnent les joueurs.
5. La capacité d’entraînement
Les systèmes physiologiques de chaque joueur peuvent être entraînés à tout âge mais il existe des périodes critiques de développement lors desquelles le corps réagit de façon particulièrement favorable à des types donnés d’apprentissage du mouvement et d’entraînement des habiletés. Pour réaliser leur potentiel génétique, les joueurs doivent bénéficier du type d’entraînement approprié au stade de développement où ils se trouvent. Si ces périodes critiques ne sont pas mises à profit, il se peut que l’athlète soit capable d’être rapide, de faire des sauts de hauteur élevée et de frapper la balle adéquatement, mais il n’accomplira pas ces tâches aussi efficacement que s’il avait suivi un entraînement spécialisé.
6. Le développement physique, mental, cognitif et émotionnel
De l’enfance jusqu’à l’adolescence, les joueurs connaissent plusieurs changements sur les plans du développement physique, mental, cognitif et émotionnel. Les entraîneurs et les administrateurs doivent prêter une attention toute particulière à ces changements lorsqu’ils planifient leurs programmes d’entraînement et établissent les calendriers de compétition. Dans le cas contraire, les joueurs pourraient souffrir d’un épuisement mental ou émotionnel, de tensions mentales excessives, d’anxiété et d’une perte de confiance en soi, ce qui les amènera à abandonner le sport prématurément.
7. La périodisation
La périodisation désigne l’établissement des plages de temps qui sont consacrées à l’entraînement, aux compétitions et à la récupération. Quel que soit le stade de développement des athlètes, les programmes de hockey sur gazon doivent être planifiés en fonction d’un calendrier logique et scientifique dans le but de préserver la santé des joueurs et de veiller à ce que ces derniers atteignent des sommets de performance aux moments voulus. Les plans de périodisation sont adaptés au stade de développement de façon à tenir compte de la croissance, de la maturation et de la capacité d’entraînement des joueurs.
8. La planification du calendrier de compétition
Le calendrier des matches de compétition a une grande incidence sur le développement de chaque joueur. Selon le stade de développement, les exigences qui se rattachent au type, à la fréquence et au niveau des compétitions varient. À certains stades, il est plus avantageux pour la performance et le bien-être à long terme des joueurs d’entraîner les qualités physiques que de participer à des compétitions formelles. Autrement dit, chez les enfants et les jeunes joueurs, la réussite à court terme en compétition ne devrait pas être privilégiée au détriment du développement à long terme. Pour que les joueurs atteignent l’excellence et demeurent actifs tout au long de leur vie, il faut prendre leurs besoins à long terme en considération lorsqu’on fixe les ratios entraînement-compétition de chacun des stades de développement.
9. Le remaniement et l’intégration du système sportif
Le DLTH reconnaît que le développement à long terme des joueurs est exposé à l’influence de divers éléments et acteurs du hockey sur gazon et du système sportif dans son ensemble, notamment les équipes de clubs, les programmes d’éducation physique, les activités récréatives, les programmes scolaires et les associations provinciales. Afin d’optimiser le développement des athlètes, le DLTH demande à ces groupes et institutions d’intégrer et d’harmoniser leurs activités, de se prêter un appui réciproque, d’établir clairement leurs rôles et responsabilités et de se renseigner sur ce qu’ils peuvent faire pour contribuer à l’apprentissage et au développement des joueurs. Les athlètes se développeront plus efficacement dans un système de hockey sur gazon bien défini, structuré de manière logique et fondé sur des principes cohérents. Grâce au DLTH, les joueurs sont en mesure d’identifier les possibilités qui s’offrent à eux et de comprendre le cheminement qu’ils doivent suivre, que ce soit pour atteindre l’excellence à long terme ou tout simplement pour demeurer actifs tout au long de leur vie.
10. L’amélioration continue
S’inspirant de sources internationales, le DLTH repose sur les études les plus fiables en matière de sciences du sport et sur les pratiques exemplaires dans le domaine du développement des athlètes; il reconnaît néanmoins que de nouvelles connaissances et données de recherche sont continuellement mises au jour. Le DLTH doit tenir compte des nouvelles études scientifiques et des innovations propres au hockey sur gazon afin de s’assurer que son système de développement vise continuellement à optimiser la prestation systématique et logique des programmes, et il peut aussi initier de nouvelles recherches. En outre, le DLTH devrait être une référence pour les gouvernements, les médias, les éducateurs, les parents les entraîneurs, les administrateurs et les scientifiques du sport en matière de formation continue, de promotion et de défense des droits dans le domaine du développement des joueurs.