ÉLÉMENTS D’INFLUENCE

Au cours de séances d’entraînements et de parties, les athlètes et les entraîneurs se concentrent sur certaines habiletés techniques et tactiques. Mais, si nous considérons l’intelligence de jeu d’un athlète, ces habiletés doivent être combinées à un nombre d’autres facteurs pour performer efficacement.  

 

Ces facteurs ne sont pas exclusifs au hockey sur gazon, et effectivement, s’appliquent à plusieurs sports. Toutefois, ces éléments d’influence ont un impact spécifique sur le jeu du hockey sur gazon, en raison des particularités et des règlements du sport.

 

Les éléments d’influence:

L’utilisation du temps et de l’espace

La vision

Comprendre et prendre des risques

La communication

Contrôler la vitesse et le tempo

 

Les éléments d’influence peuvent affecter plusieurs aspects du jeu et le développement d’habiletés et de tactiques à l’entraînement, dans une certaine mesure. Par exemple, la vision est un élément clé pour passer; la communication est essentielle à la défensive d’une équipe.

 

Lorsque vous considérez les éléments d’influence en relation au jeu, il devient clair que plusieurs de ces éléments sont continuellement en lien les uns avec les autres. La vision est liée au temps et à l’espace, et à certains moments, à la communication, au risque et à la vitesse et au tempo.

 

Lorsque vous utiliserez le matériel de ressources sur ce site Web, vous remarquerez qu’on renvoie fréquemment aux éléments d’influence. On identifie également les éléments d’influence dans les « étiquettes » d’exercices et d’articles, pour que vous puissiez facilement trouver les éléments d’influence qui vous intéressent et sur lesquels vous aimeriez vous concentrer.   

Risques

 

Comprendre et prendre des risques

 

Le risque est un facteur important qui affecte la plupart des décisions sur le terrain. Habituellement, plus le risque d’un mouvement ou d’une action est élevé, plus la récompense est élevée, et vice-versa. Ceci s’applique tant aux mouvements individuels qu’aux mouvements de l’équipe.

 

Considérations qui affectent le risque :

 

  • La position sur le terrain
  • L’effectif (avantage, désavantage ou force égale)
  • Structure et positionnement de l’équipe
  • Habileté et vitesse individuelles

 

La position sur le terrain est une manière simple de considérer le risque. Les joueurs devraient tenter de prendre plus de risques lorsqu’ils sont en zone d’attaque qu’en zone défensive. Si une balle est perdue dans la zone d’attaque, il y a amplement de temps de s’ajuster défensivement pour prévenir une contre-attaque. Le jeu devrait être sûr dans la zone défensive car une erreur peut directement mener à une occasion de marquer. Le graphique suivant démontre les zones de risque peu élevé à très élevé.

 

 

Zone pointillée en blanc : zone d’élimination

 

Zone à risque peu élevé : être agressif, fréquemment défier le défenseur à 1-contre-1, effectuer des passes pénétrantes à haut risque.

 

Zone pointillée jaune : zone de possession

 

Zone à risque moyen : garder la possession et occasionnellement chercher à éliminer, chercher les occasions de 1-contre-1 quand la situation est propice. Garder la possession et être agressif avec les passes d’élimination lorsque possible.

 

Zone pointillée rouge : zone de protection

 

Risque faible/sans risque : protéger la balle et demeurer en bonne position. Aucune ou peu d’élimination à 1-contre-1. Chercher des passes à haut pourcentage de réussite pour bâtir la possession en milieu de terrain.

 

Effectifs

 

Un avantage ou désavantage numérique a un impact important sur le risque en cours de jeu. Dans une situation d’avantage, l’équipe avec plus d’effectifs peut être plus agressive car leurs risques sont moindres. En attaque, l’équipe peut tente d’éliminer en trouvant un avantage à 2-contre-1 sans à prendre le risque d’un 1-contre-1. Si l’équipe en défensive compte plus de joueurs, elle peut donc appliquer une pression plus agressive sur le porteur de balle – même si le porteur bat un défenseur, il y a toujours un nombre « égal » de joueurs pour défendre la situation.

 

Dans une situation de désavantage numérique, les équipes en désavantage joueront probablement de manière plus conservatrice, tant en possession de la balle (éviter les renversements, effectuer des jeux à haut pourcentage de réussite) ainsi qu’en situation défensive (éviter de se faire éliminer, protéger les espaces dangereux et les lignes défensives).

 

Risque de pression (pressing)

 

Relié aux calculs numériques, les choix de pression défensifs sont aussi influencés par le risque. Une pression dans toute la zone de l’adversaire engage les joueurs dans la zone d’attaque. L’objectif est évidemment de créer un renversement dans la zone de l’adversaire (récompense élevée), mais le risque est élevé puisque l’équipe qui effectue la pression aura moins de joueurs dans sa zone défensive. Donc, si l’adversaire effectue avec succès une sortie de zone, ils ont le potentiel de lancer une attaque dangereuse. Une pression sur la moitié du terrain est plus conservatrice et comporte moins de risque, puisqu’elle maintient plus de joueurs en position défensive, mais cette approche cède aussi plus de territoire aux arrières de l’équipe adverse.   

 

Structure et positionnement de l’équipe

 

Malgré les avantages et désavantages numériques, les considérations liées au risque doivent aussi comprendre la structure d’attaque et de défensive de l’équipe. Par exemple, si une équipe compte déjà 3 attaquants et 3 milieux de terrain engagés dans la zone des 23m et 4 arrières sont répartis sur toute la largeur du terrain, un arrière centre évitera probablement d’éliminer l’attaquant adverse, même en pénétrant dans la zone offensive. Le risque est trop grand, car la conséquence d’un renversement de la balle est une contre-attaque dangereuse, en raison du positionnement des joueurs d’attaque en position de soutien.

 

 

Jeux prédéfinis

 

Les jeux prédéfinis sont des situations spécifiques où une équipe peut contrôler et gérer le risque. Ceci s’applique aux coups francs (particulièrement ceux à l’intérieur du 23m) et les coins de pénalité en attaque en sont un autre exemple clair. Une équipe peut choisir le nombre d’attaquants à placer sur le cercle d’attaque pour le coin de pénalité. Une approche fréquente implique 7 joueurs, comprenant celui qui prend la balle poussée. Ainsi, 3 joueurs demeurent à l’arrière, en position défensive pour une contre-attaque potentielle. Une approche plus risquée positionne 8 joueurs sur le cercle d’attaque pour le jeu et laisse seulement 2 joueurs en défensive. Même si cette approche est plus risquée, le joueur additionnel sur le cercle pourrait prouver instrumental sur un but marqué lors du coin de pénalité. 

 

 

 

Vitesse et habileté individuelles

 

Une habileté individuelle exceptionnelle est aussi l’un des facteurs qui peuvent influencer la prise de risque.  Si une joueuse possède une vitesse remarquable, elle pourrait prendre plus de risques à 1-contre-1 à la mi-terrain, sachant qu’elle peut récupérer rapidement en défensive en cas de renversement. Ou, si une arrière est une excellente passeuse, elle peut effectuer une passe dans un corridor de passe restreint entre deux adversaires, confiante en sa capacité d’atteindre la cible. Il ne s’agit que de quelques exemples parmi plusieurs facteurs d’habileté et de vitesse qui peuvent affecter la prise de décision et le risque; il est important que chaque joueur en ait conscience, et d’anticiper en situation de jeu. Si les joueurs s’imaginent des scénarios potentiels lorsqu’ils jouent (devrait-on éliminer? Qu’est-ce qui va se passer s’il y a un renversement?), il est plus probable qu’ils prendront de bonnes décisions.

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