L’entraînement comporte dix éléments de base qui doivent être pris en compte lors de l’élaboration des plans annuels d’entraînement et de compétition. Ces dix éléments de base comprennent cinq qualités physiques ayant été observées par les scientifiques du sport lors du développement de l’athlète : l’endurance, la force, la vitesse, les habiletés et la flexibilité (souplesse). S’appuyant sur ces qualités physiques, cinq autres éléments de base s’ajoutent pour créer un programme d’entraînement complet et holistique.
Chaque qualité peut être entraînée à tout moment dans la vie de l’athlète, mais il existe des moments qui sont particulièrement favorables au développement de chacune des qualités; durant ces moments, l’entraînement produit les résultats les plus avantageux pour le développement à long terme de l’athlète.
Ces périodes sensibles varient selon les personnes car chaque joueur a une constitution génétique qui lui est propre. Bien que les périodes sensibles correspondent aux étapes générales de la croissance et de la maturation, les données scientifiques démontrent qu’il y a des différences considérables entre les personnes en ce qui concerne l’ampleur et la rapidité de la réponse à divers stimuli d’entraînement à tous les stades. Certains joueurs peuvent afficher des signes d’excellence dès l’âge de 11 ans tandis que d’autres seront âgés de 15 ou de 16 ans quand leur potentiel sera observable.
Par conséquent, il faut appliquer une approche de développement à long terme afin de s’assurer que les athlètes qui fournissent une réponse moins rapide aux stimuli d’entraînement ne voient pas leur développement compromis. Les périodes sensibles associées à la capacité d’entraînement sont appelées « moments opportuns pour une adaptation accélérée à l’entraînement ».
Pour que les athlètes puissent réaliser leur potentiel génétique, il faut leur offrir un entraînement approprié lors de ces moments opportuns.
Endurance
La période sensible pour l’entraînement de l’endurance survient au début de la poussée de croissance rapide-soudaine, connue sous le nom de poussée de croissance de l’adolescence. L’entraînement doit davantage mettre l’accent sur l’endurance aérobie lorsque les joueurs atteignent le pic de croissance rapide-soudaine, et, lorsque le taux de croissance commence à diminuer, la puissance aérobie peut être abordée de manière progressive.
Force
Il y a deux périodes sensibles pour l’entraînement de la force chez les filles : immédiatement après le pic de croissance rapide-soudaine et au début des menstruations. Chez les garçons, cette période débute de 12 à 18 mois après le pic de croissance rapide-soudaine.
Vitesse
Il y a deux périodes sensibles pour l’entraînement de la vitesse chez les garçons et chez les filles. En ce qui concerne les filles, la première période survient entre l’âge de 6 et de 8 ans et la deuxième entre 11 et 13 ans. Du côté des garçons, la première période se situe entre l’âge de 7 et de 9 ans et la deuxième entre 13 et 16 ans. Lors de la première période, l’entraînement devrait privilégier le développement de l’agilité et de la rapidité; lors de la deuxième période, l’accent devrait être mis sur le développement de la filière énergétique alactique anaérobie.
Habiletés
Il y a un moment opportun pour l’entraînement optimal des habiletés chez les garçons et les filles. Il survient entre 8 et 11 ans pour les filles et entre 9 et 12 ans pour les garçons. C’est durant cette période que les jeunes joueurs devraient acquérir leur savoir-faire physique, c’est-à-dire apprendre à exécuter correctement les fondements du mouvement et les habiletés sportives (y compris les habiletés décisionnelles) qui représentent la base de tous les sports. Si les joueurs maîtrisent bien ces habiletés, ils ont auront plus de facilité à s’initier à tout sport à spécialisation tardive, comme le hockey sur gazon, et éventuellement à exceller dans ces sports.
Flexibilité
Aussi bien chez les garçons que chez les filles, la période sensible pour l’entraînement de la flexibilité se situe entre l’âge de 6 et de 10 ans. Il faut toutefois prêter une attention particulière à la flexibilité durant le pic de croissance rapide-soudaine car la croissance s’accélère.
Rappel : Le moment est totalement propice durant les périodes sensibles pour l’adaptation accélérée à l’entraînement et partiellement propice en dehors de ces périodes.
Structure / Stature
Cette composante porte sur les six phases de la croissance (phase 1 : croissance très rapide et décélération très rapide; phase 2 : croissance régulière; phase 3 : croissance rapide; phase 4 : décélération rapide; phase 5 : décélération lente; phase 6 : fin de la croissance) du corps humain et établit un lien entre ces phases et les moments opportuns pour un entraînement optimal. Elle est fondée sur la stature (la taille d’une personne) avant, pendant et après la maturation et oriente l’entraîneur ou les parents vers les données requises pour suivre la croissance. Déterminer le stade de développement en se fondant sur le suivi de la taille permet de planifier les programmes en tenant compte des périodes propices au développement des qualités physiques (endurance, force, vitesse et flexibilité) et des habiletés. Il est essentiel d’identifier les moments opportuns pour l’adaptation accélérée à l’entraînement qui sont propres à chaque athlète pour concevoir et offrir des programmes optimaux d’entraînement, de compétition et de récupération.
Les six phases de la croissance
(Adapté du document Le suivi de la croissance : Un aspect important du développement à long terme de l’athlète)
Psychologie
Le sport est un défi physique et psychologique. La capacité à maintenir des niveaux élevés de concentration tout en demeurant détendu et confiant en ses chances de réussite est une qualité essentielle à la performance sportive à long terme. Cette qualité peut également être précieuse dans d’autres domaines que le sport et avoir une incidence sur la vie de tous les jours. Pour développer la ténacité psychologique qui est requise dans le sport de haut niveau, les programmes d’entraînement doivent prendre en considération le sexe des joueurs et leur stade de DLTH. Les programmes d’entraînement devraient aborder les composantes mentales clés identifiées par les psychologues du sport : la concentration, la confiance, la motivation et la gestion de la pression. Au fur et à mesure qu’un joueur progresse parmi les stades du DLTH, l’entraînement mental évoluera progressivement selon le schéma suivant : s’amuser et respecter l’adversaire; travailler sur la visualisation et la conscience de soi; établir des objectifs; utiliser des techniques de relaxation; avoir un discours intérieur positif. Pour que les athlètes soient en mesure de surmonter les défis psychologiques du sport, ces habiletés de base sont ensuite sollicitées dans des environnements de compétition de plus en plus complexes. Au fil du temps, la planification, la mise en œuvre et le perfectionnement des stratégies mentales associées aux compétitions de haut niveau auront d’importantes répercussions sur l’obtention de médailles. Par conséquent, il est essentiel de proposer un programme d’entraînement mental à tous les stades du DLTH car la capacité à gérer les réussites et les échecs influera sur la décision de continuer à pratiquer le sport, et plus généralement l’activité physique, et elle aura une incidence considérable aussi bien sur l’adoption d’un mode de vie actif que sur la réalisation de performances qui mènent à des médailles.
Subsistance
La subsistance désigne une vaste gamme de composantes, et son thème central est le « ravitaillement » du corps. Elle vise à préparer le joueur à fournir le volume et l’intensité d’effort requis pour optimiser l’entraînement ou vivre une vie bien remplie. Elle regroupe notamment la nutrition, l’hydratation, le repos, le sommeil et la régénération, qui doivent tous faire l’objet d’une utilisation spécifique dans les plans d’entraînement (de vie) selon le stade du DLTH. L’importance de la subsistance réside dans la nécessité de gérer la récupération de façon optimale : l’athlète doit se conformer à un plan qui couvre toute la journée et qui accorde une large place aux activités qui ne font pas partie du sport. Pour que la gestion de la subsistance et de la récupération soit efficace, l’entraîneur et/ou les parents doivent surveiller la récupération en observant les signaux de fatigue. La fatigue peut prendre plusieurs formes : métabolique, neurologique, psychologique, environnementale et relative aux voyages. Le surentraînement et la participation à un nombre excessif de compétitions peuvent mener à l’épuisement, et il en va de même lorsque la subsistance est gérée de manière inappropriée.
Scolarité
Les exigences scolaires doivent être prises en compte lors de la conception des programmes d’entraînement. Il ne suffit pas de tenir compte des exigences associées aux sports scolaires ou aux cours d’éducation physique, il faut aussi considérer les travaux scolaires et les périodes d’examen. Lorsque cela s’avère possible, les camps d’entraînement et les tournées de compétition devraient s’insérer harmonieusement dans le calendrier des principales activités scolaires et non interférer avec celui-ci. Les signes de surmenage doivent être surveillés avec attention. Le surmenage peut résulter des tensions de la vie quotidienne, comme l’école, les examens, les groupes de pairs, la famille et les relations de couple, et aussi de l’accroissement du volume et de l’intensité de l’entraînement. Il faut atteindre un équilibre acceptable entre tous ces facteurs, et les entraîneurs et les parents devraient coopérer afin de trouver des solutions.
Aspects socioculturels
Les aspects socioculturels du sport sont importants et doivent être gérés grâce à une planification pertinente. La socialisation par le sport existe au niveau communautaire et peut s’étendre jusqu’au niveau international lorsque les joueurs franchissent les différents stades du DLTH. Cette socialisation peut permettre d’élargir l’horizon des athlètes, notamment en leur faisant découvrir la diversité ethnique et nationale. Lors des voyages, le programme de récupération peut comprendre des activités d’apprentissage à propos du lieu où se tient la compétition, y compris en ce qui a trait à l’histoire, à la géographie, à l’architecture, à la cuisine, à la littérature, à la musique et aux arts visuels. Lorsqu’une planification annuelle appropriée est utilisée, les compétitions offrent des possibilités qui dépassent les simples déplacements entre une chambre d’hôtel et un terrain de sport. La socialisation par le sport devrait en outre tenir compte de la sous-culture du sport afin d’assurer que les valeurs et les normes générales de la société se concrétisent grâce à la participation au sport. De plus, les entraîneurs et les parents doivent veiller à ce que la dynamique de groupe ne favorise pas une culture d’abus ou d’intimidation. Des notions d’éthique doivent être intégrées aux plans d’entraînement et de compétition à tous les stades du DLTH. En règle générale, les activités socioculturelles ne sont pas une distraction négative et ne nuisent pas aux compétitions : elles apportent une contribution utile au développement de la personne et de l’athlète.
Autres considérations liées à la capacité d’entraînement
Souvent, les enfants commencent à jouer au hockey sur gazon une fois que les périodes propices à l’entraînement de la vitesse, des habiletés et de flexibilités sont terminées. Par conséquent, ces enfants ne peuvent compter que sur les programmes scolaires et récréatifs et sur les autres sports pour que ces qualités soient entraînées au bon moment. Dans le cadre du DLTH, il est recommandé que les associations de hockey sur gazon établissent des liens avec ces organismes dans le but de promouvoir et d’appuyer un entraînement de qualité. Si les joueurs n’ont pas du tout eu la possibilité de mettre ces périodes sensibles à profit, les entraîneurs devront élaborer des programmes personnalisés afin de combler leurs lacunes.